Politique: Mathias Hounkpè explique pourquoi les élections ne sont plus « ouvertes » en Afrique

Reçu ce Jeudi 25 Mars 2021 sur RFI, le politologue Mathias Hounkpè s’est prononcé sur le processus électoral en cours dans son pays, le Bénin. Faisant le parallèle avec la situation qui prévaut dans la sous-région, il a tenté de justifier pourquoi les élections présidentielles en Afrique sont de moins en moins ouvertes et inclusives.

L’organisation en Afrique subsaharienne d’élections de plus en plus exclusives et non ouvertes a une explication. Selon l’administrateur du programme de gouvernance politique de l’ONG OSIWA, le politologue Mathias Hounkpè, le peuple africain est actuellement en train de payer le prix des efforts effectués pour sécuriser son vote.

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« Je pense que nous sommes en train de payer le prix de quelques avancées qu’on a eues en matière de gestion des élections. Ca devient de plus en plus difficile de tricher le jour du vote dans nos pays. Parce que si vous êtes sûr de tricher le jour des élections, vous pouvez laisser n’importe quel candidat aller aux élections contre vous« , a affirmé Mathias Hounkpè.

Selon lui, c’est pour contourner cette incertitude à tricher le jour des élections que certains chefs d’Etat africains essaient de verrouiller l’élection en amont, en écartant ceux de leurs compétiteurs qui peuvent les battre dans les urnes.

« Ce que nous observons de plus en plus dans nos pays maintenant, c’est que les candidats s’assurent avant les élections que les candidats crédibles sont éliminés, que les listes électorales sont manipulées, que les commissions électorales sont contrôlées et que le juge du contentieux électoral est contrôlé« , précise-t-il.

A en croire Mathias Hounkpè, c’est ce qui s’observe de plus en plus dans plusieurs pays de la sous-région. Les chefs d’Etat sortants gagnent les élections avec un fort taux d’avance sur leurs challengers parce que ceux qui peuvent véritablement leur tenir tête dans les urnes sont en amont recalés et exclus de la compétition.

1 commentaire

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Zinzindohoué

Très belle réflexion et très belle remarque. C’est dommage pour nos chefs d’Etat qui veulent à tout prix conserver le pouvoir!