La Russie ne laissera pas Navalny « mourir en prison » (ambassadeur russe à Londres)
Ce dimanche 18 avril, l’ambassadeur russe à Londres a accordé une interview à la BBC, dans laquelle il assure que Moscou ne laissera pas Alexeï Navalny « mourir en prison ».
Les autorités russes ne permettront pas qu’Alexeï Navalny décède en prison, a affirmé à la BBC Andreï Kelin, ambassadeur de Russie à Londres. L’opposant avait entamé une grève de la faim le 31 mars, suscitant l’inquiétude. Sur Instagram, il s’est récemment plaint de souffrir des jambes et du dos. Samedi, des médecins proches d’Alexeï Navalny ont exigé d’être autorisés à le voir immédiatement, affirmant qu’il peut avoir un arrêt cardiaque « d’une minute à l’autre ».
«On ne le laissera pas mourir en prison, mais je peux dire que M.Navalny se comporte comme un voyou. Il essaye de violer toutes les règles qui ont été établies», a déclaré l’ambassadeur à la BBC, ajoutant que «son but est d’attirer l’attention, en disant qu’il souffre de la main gauche aujourd’hui, puis demain qu’il souffre de la jambe».
Selon le médecin personnel de l’opposant, Anastassia Vassilieva, le niveau de concentration de potassium dans le sang d’Alexeï Navalny a atteint un niveau « critique » de 7,1 mmol/L (millimoles par litre), « ce qui signifie à la fois une fonction rénale altérée et que de graves problèmes de rythme cardiaque peuvent survenir d’une minute à l’autre ». « Un patient avec un tel taux de potassium doit être observé en soins intensifs, car une arythmie fatale peut se développer à tout moment. Décès par arrêt cardiaque », a abondé sur Facebook le cardiologue Iarolav Achikhmine. Le porte-parole de l’opposant, Kira Iarmych, a pour sa part cité sur Twitter le médecin Alexandre Poloupane, qui avait déjà soigné Alexeï Navalny, disant que « c’est une indication totale d’hospitalisation. Si le traitement ne débute pas, il mourra dans les prochains jours ».
Une mobilisation internationale
Le même jour, Washington a averti qu’il y aurait des « conséquences » pour la Russie si Alexeï Navalny mourrait. Les alliés de l’opposant de 44 ans, malade et en grève de la faim, ont appelé les Russes à manifester le 21 avril, pour lui « sauver la vie ».
De leur côté, les chefs de la diplomatie de l’Union européenne doivent se réunir ce lundi 19 avril, pour faire le point sur la question. La France est « extrêmement préoccupée » par l’état de santé d’Alexeï Navalny, a confié ce dimanche 18 avril, sur France 3 le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Il s’est prononcé sur la « responsabilité majeure » du président Vladimir Poutine, avant d’ajouter : « Je souhaite que des mesures soient prises pour assurer l’intégrité physique de M. Navalny mais aussi sa libération ».
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