Libéria / élection présidentielle : Joseph Boakai veut bloquer la tenue du second tour

Mais que se passe t-il au Libéria ? Le second tour de la présidentielle prévu pour se dérouler le 26 décembre, risque de ne pas se tenir à bonne date. Pour cause, une requête déposée vendredi à la Cour suprême par Joseph Boakai, membre du Parti de l’unité (UP, au pouvoir), arrivé en deuxième position à la présidentielle du 10 octobre.

Dans cette requête, l’UP remet en cause la crédibilité de la NEC, la commission électorale du Liberia, jugeant par conséquent l’organe électoral incapable d’organiser un scrutin transparent le 26 décembre prochain.

La demande de l’UP intervient après autorisation par la Cour suprême de l’organisation du second tour suite au rejet de la requête en annulation du premier tour introduite par Boakai et Charles Brumskine du Parti de la liberté en novembre. La Cour suprême avait alors enjoint à la NEC de procéder à des réformes significatives.

Un sentiment de déjà vu

Cette stratégie de Boakai risque d’entacher la procédure électorale au Libéria ; une procédure qui, jusque là était plus ou moins paisible et transparente selon des observateurs internationaux. On pourrait croire donc que Boakai cherche à gagner du temps afin de mieux se préparer pour contrer son adversaire Georges Weah.

Cependant, cette tactique qui semble être copier de celle de l’opposant Raila Odinga du Kénya pourra-t-elle porter ces fruits quant on sait ce qui s’est passé au Kénya et dans quel situation se trouve actuellement le pays. Boakai a donc intérêt à ne pas être celui par qui viendra la violence.

Ce deuxième tour devrait opposer Geroges Weah à Joseph Boakai qui avaient obtenu respectivement 39% et 29,1% de voix au premier tour. Mais, depuis hier Weah bénéficie du soutien de Charles Brumskine.

Avec cette requête de Boakai, le processus électoral libérien est en passe de vivre un deuxième rebondissement susceptible de faire monter la tension politique au Liberia. Un pays qui devrait saisir cette opportunité pour réaliser enfin une alternance pacifique après plus de 10 ans de guerre civile qui avait fait quelque 200 000 morts.