Bénin: après le PSD et la RB, les FCBE bientôt devant les tribunaux ?
Le parti des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) survivra-t-il de la crise qui le secoue depuis quelques mois? Difficile d’être affirmatif. Mais tout semble se dessiner pour que cette formation politique connaisse le même sort que le parti social démocrate et celui de la Renaissance du Bénin.
Les conciliabules entamés depuis le retour au bercail de son président d’honneur semblent n’avoir pas porté de fruit. En effet, depuis le dimanche 5 Avril 2020, la crise au sein du parti des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) a pris une autre tournure avec la démission de l’ancien président Thomas Boni Yayi. Alors même qu’on espérait qu’avec son leadership, le président d’honneur du parti parviendrait à éviter aux cauris, le même sort que celui connu par la Renaissance du Bénin (RB) et le parti social démocrate (PSD) .
A Lire aussi : Bénin; communales 2020: les choses se compliquent pour Paul Hounkpè et les FCBE
Malheureusement, le message de démission rendu public par le président d’honneur du parti, weekend dernier, amènera sans doute la crise sur un terrain dont l’issue plus qu’incertaine serait à la limite en défaveur du camp de l’aile plus conservatrice et plus proche de la position du président Boni Yayi. Les premiers signaux sont d’ailleurs lancés ce lundi 6 Avril 2020 par le conseiller juridique du bureau politique du parti, Kamar Ouassagari qui a envoyé une sommation interpellative au secrétaire exécutif national, Paul Hounkpè. Cet acte qui est le premier d’une procédure judiciaire, risque d’être la mauvaise option pour l’aile Noureni Atchadé.
La voie judiciaire, une option suicidaire?
Après le parti de la Renaissance du Bénin et le parti Social démocrate, le parti des forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE) transportera -t-il sa crise interne devant les tribunaux? Ce schéma se dessine de plus en plus avec la démission du président d’honneur du parti et la sommation interpellative adressée au nouveau secrétaire exécutif national du parti.
L’option de la voie judiciaire pour régler la crise actuelle est-elle la meilleure option? Au regard des expériences faites par la RB et le PSD, on est tenté de dire que les seules personnes qui sortiront gagnantes de cette option restent sans doute le camp Paul Hounkpè et consort. Nul besoin de rappeler que dans le cas des partis évoqués plus haut, la décision des tribunaux est allée en défaveur du camp totalement hostile à la gouvernance actuelle.
A Lire aussi: « Les FCBE ne peuvent jamais être le troisième bloc de Talon », De-Laure Faton
Avec le contexte politique actuel et la détermination dont fait preuve l’actuel secrétaire exécutif national du parti à conduire les choses avec une main de fer, on pourrait être tenté de dire qu’il n’a rien à perdre aujourd’hui de mener le combat judiciaire. C’est plutôt le camp Atchadé qui a tout à perdre dans un éventuel bras de fer judiciaire.
De toutes les façons, Paul Hounkpè dispose désormais d’une longueur d’avance sur ses camarades politiques. En effet, la personne officiellement reconnue par les autorités du pays comme le premier responsable du parti FCBE reste incontestablement l’ancien ministre Paul Hounkpè. Le camp Atchadé n’a donc pas une grande chance de gagner un combat juridique lorsqu’il s’agira de défendre la paternité du parti.
Le risque d’une procédure judiciaire, c’est qu’au terme du processus, Paul Hounkpè aura désormais la coudée franche pour conduire le parti FCBE dans l’un des deux blocs soutenant le chef de l’Etat au cas où la démission du président d’honneur dépeuplera le parti si les intentions qui lui sont actuellement prêtées s’avéraient.
En tout état de cause, l’aile Atchadé dispose aujourd’hui peu de marge de manœuvre et ne pourra travailler que pour ramener à de meilleurs sentiments leurs camardes politiques; une option possible; si effectivement aucune main invisible ne tire la ficelle.
1 commentaire