Harcèlement sexuel à l’Ortb: Angela Kpeidja insatisfaite de la proposition de Patrice Talon

La mare de l’Ortb, troublée par le pavé d’Angéla Kpeidja, ne retrouvera pas sa tranquillité de sitôt. Après la tentative de médiation du président Patrice Talon, la journaliste se dit toujours déterminée à aller loin pour que justice soit faite.

Allons-nous vers un nouvel épisode du désormais affaire « Me Too Benin » ? Il y a quelques semaines, les dénonciations de harcèlement sexuel à l’Ortb, la télévision nationale du Bénin, par la journaliste Angéla Kpeidja, a suscité de vives réactions dans le milieu des médias, mais aussi dans la sphère politique. Après une timorée réaction de la Direction de l’Ortb et du syndicat de la maison, le Président Patrice Talon a reçu la journaliste, victime de harcèlement et les responsables de l’Ortb.

« Je me suis intéressé au sujet, convaincu que de nombreuses femmes béninoises, dans le cadre de leur travail, peuvent être sujettes à ces pratiques répréhensibles », a expliqué le président Talon sur sa page Facebook. « Nous devons offrir les conditions idoines aux victimes, afin qu’elles puissent se faire entendre, dénoncer leurs bourreaux pour que justice leur soit faite », a-t-il promis.

Mais cette démarche du Chef de l’Etat béninois est loin d’émousser les ardeurs de celle qui se dit harcelée, humiliée, intimidée dans l’exercice de ses fonctions à l’Ortb. Sur sa page Facebook, Angéla Kpeidja se dit toujours déterminée à aller loin, très loin dans sa démarche pour obtenir justice. « Le 5 mai 2020, le Chef de l’Etat convoque une réunion qui sonne comme un signal fort pour tous ces harceleurs tapis dans l’ombre dans les administrations et la société béninoise. Une réparation administrative des préjudices est exigée par le Président Talon sans préjudice d’une suite judiciaire », a écrit la journaliste, dimanche 17 mai, sur sa page Facebook, et de continuer: « Mais aujourd’hui, je reste la femme profondément meurtrie, déterminée à obtenir justice de la grande maison béninoise de la Justice. » 

Tout porte à croire qu’Angéla Kpeidja est restée sur sa soif sur le modus operandi proposé par Patrice Talon, qui voudrait une « réparation administrative des préjudices », mais « sans préjudice d’une suite judiciaire ». Pour la journaliste, une réparation administrative n’est qu’une « maigre consolation ». 

Touchée dans son propre amour, Angéla Kpeidja ne pense pas mettre fin au vif débat de société, qui a secoué le Bénin ces dernières semaines, avant le vent des municipales et pense engager une « procédure judiciaire historique ».  » Peu importe les tourments du chemin, je me battrai pour l’épanouissement professionnel de la jeune fille et la femme béninoises… Let’s go. « , a-t-elle conclu.