Salaire des ministres au Bénin: Simon Tomety tacle Agbénonci, Bio Tchané et Koupaki

Le professeur béninois Simon Narcisse Tometin n’a pas tari de mots pour interpeller certains membres du gouvernement Talon sur leur gestion peu orthodoxe. C’est à la faveur d’une lettre ouverte adressée à ces derniers. A en croire le professeur Simon Narcisse Tometin dans sa lettre, Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères donnerait raison « au président Mathieu Kérékou qui disait que les cadres béninois se comportent dans leur propre pays comme des étrangers ».

« Je ne comprends pas Monsieur Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères, qu’après une si longue et brillante carrière à l’international dans le système des Nations unies pour lutter contre la pauvreté, il rate l’opportunité qui est donnée d’être un modèle de référence pour le devoir de sacrifice envers son pays, sa patrie » a-t-il dénoncé.

L’homme dit être très surpris et peiné que le Ministre des affaires étrangères ait exigé que la sueur des pauvres de son pays lui assure un salaire annuel de 400 travailleurs payés au SMIG avant de manifester sa solidarité citoyenne.

« Etes-vous à l’aise avec un tel salaire alors que le président Yayi contenait les ministres dans une grille à moins de deux millions de FCFA. Est-ce que vous m’autorisez à constater que ce sont les pauvres de Comé, de Djakotomé, de Kouandé, de Banikoara, d’Adjohoun, de Ouinhi, de Ouaké, deBoukoumé… qui vous servent et non vous qui venez les secourir ? » a t-il demandé avant de poursuivre.

« Je suis très éberlué et ne comprends pas encore qu’un haut représentant du Secrétaire général des Nations unies en Centrafrique puisse être payé à seize millions de FCFA de salaire par mois dans son propre pays. Je ne comprends pas. Est-ce une rumeur ? ».

Il faut dire que le professeur Simon Narcisse Tometin n’a pas interpellé qu’Aurélien Agbénonci, Ministre des affaires étrangères. Comme si cela ne suffisait, il s’est également adressé au Ministre en charge du développement Abdoulaye Bio Tchané  en mettant l’accent sur son ouvrage « Lutter contre la corruption » ainsi qu’au ministre d’Etat Pascal Irenée Koupaki. Lire un extrait de sa lettre.

Abdoulaye BIO TCHANE, Ministre en charge du développement pour qui j’ai une considération particulière avec son ouvrage « Lutter contre la corruption ». Pensez-vous que la corruption est en voie de maîtrise entre les institutions et entre l’administration et les usagers avec votre présence d’homme d’expérience et d’ancien Directeur Afrique du FMI ? Je ne comprends pas que vous soyez dans un gouvernement qui pratique une discrimination aussi criarde entre les salaires politiques et les salaires des travailleurs même si je conçois que vos fonctions méritent un seuil de confort pour ‘’éviter la tentation de la corruption’’.

Comment vous pouvez être le premier serviteur du peuple en matière de production de bien-être et vous refusez tout partage de sacrifice avec le peuple et les travailleurs de l’administration ?

Le président de la République lors d’une visite à Parakou exhortait le peuple au sacrifice et à la patience ; c’est un appel digne de sagesse et de cohésion nationale à priori. Seulement, Monsieur Pascal Irénée KOUPAKI, vous aurez totalisé neuf ans dans trois gouvernements à des postes ministériels souvent prestigieux. Vous les méritez, je sais.

Toutefois, jusqu’à un passé récent j’étais à vos côtés pour une bataille citoyenne visant l’ancrage du Bénin dans des valeurs comme le travail et la solidarité. Mais je ne comprends pas, pour avoir porté la Nouvelle Conscience à mes risques et périls avec vous, vous acceptiez un salaire ministériel qui sort de tout entendement.

Je suis choqué quand j’entends les travailleurs vous critiquer en affirmant que la rupture n’a pas produit de fruits mais les ministres, certains cadres de l’administration présidentielle et des préfets sont les seuls jouisseurs en herbe de la république.

Pour l’estime que je continue de vous porter malgré ma distance physique, je ne comprends pas si ces salaires sont logiques dans un pays où tout près de la capitale économique, à Pahou dans votre commune d’origine, il y a des villages qui n’ont pas accès depuis toujours à l’eau potable. Vous savez que je ne suis pas hypocrite de nature et de fonctionnement. Où sont la rupture et la Nouvelle Conscience ?

Simon Narcisse TOMETY

Bonjour chers lecteurs! Je suis Angèle M. ADANLE, Journaliste d'investigation multimédia, reporter d'images. Je suis très passionnée par l'écriture , la musique , les questions "people" (même les plus obscures). J'aime les promenades, la lecture, les voyages et le sport. Ma devise: "Le suprême degré de la sagesse est d'avoir des rêves suffisamment grands, pour ne pas les perdre de vue pendant qu'on les poursuit".

5 comments

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Val

Voilà le vrai visage de la rupture. Avec ça, on demande aux fonctionnaires de l’état de faire des sacrifices. Heureusement que la cour constitutionnelle est là pour nous permettre au moins de grèver.

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Guedegbe Florian

Je comprends la douleur intense que ressente l’homme par rapport aux problèmes que traverse le bas peuple sur ce je demande à nos dirigeants de revoir leur strategie de fonctionnement pour que la population puisse se rejouir.

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Emmanuel AFFOUKOU

On est sauvé de justèsse grâce à la cour constitutionnelle

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Carel Aissy

C est un crime contre la nation ,c est un gouvernement de voyous comme lui même il a su dire.c est dommage pour le Bénin.

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hypolite

A l’air de la rupture et du Bénin révélé, nos gouvernants mangent avec deux pelles. Une seule pelle est trop petite pour permettre à nos gouvernants de remplir leurs comptes dans les banques avec les ressources publiques.