Bénin: Patrice Talon mise sur la précarité de l’emploi pour attirer l’investissement privé

La précarité de l’emploi, c’est l’un des facteurs sur lequel mise le gouvernement béninois pour attirer l’investissement privé étrangers. C’est du moins ce qui ressort du discours du chef de l’Etat béninois, Patrice Talon, le 30 octobre 2018 lors du sommet G20 en Allemagne.

En 2017, un rapport des Nations Unies a estimé la population béninoise à 11 millions d’habitants dont plus de 60% de jeunes. Une population jeune qui pose au pays un grand défi en terme de problèmes sociaux dont celui de l’emploi. Selon le PNUD, malgré la volonté et les nombreuses initiatives des gouvernements successifs, le taux de chômage et de sous-emploi au Bénin sont très élevés notamment dans la tranche d’âge des 20-34 ans. A cette situation, déjà préoccupante, va, sans doute, s’ajouter la précarité de l’emploi dans le pays.

En effet, le Parlement béninois a adopté une nouvelle loi sur les conditions d’embauche, qui selon le président béninois, dérégule désormais le recrutement et simplifie la rupture du contrat de travail. « Aujourd’hui, les entreprises ont la possibilité de recruter sur contrat de travail à durée déterminée renouvelable quasi indéfiniment. Le montant des indemnités à payer en cas de licenciement est plafonné à neuf mois de salaire, quel que soit le motif du licenciement », a asséné le chef de l’Etat, Patrice Talon, aux investisseurs au sommet du G20.

Face aux investisseurs, le président béninois a également salué la nouvelle législation sur le droit de grève qui limite la durée totale des grèves à 02 jours maximum dans un même mois et à 10 jours maximum par an. Des mesures qui, selon Patrice Talon, sont indispensables pour l’investissement privé. « La mise en œuvre satisfaisante de ces réformes (emploi, énergie, système éducatif, etc. – ndlr) témoigne à juste titre, de notre volonté et de notre engagement à coopérer avec le secteur privé », a précisé le président Talon.

Faut-il rappeler que la situation du Bénin en matière de pauvreté n’est pas reluisante. « La pauvreté est persistante passant de 36,2% en 2011 à 40,1% en 2015. D’importantes inégalités sont relevées en matière d’accès à l’éducation, aux soins de santé et aux services sociaux de base », a indiqué Adidjatou Mathys, ministre de la Fonction Publique, représentant le ministre d’Etat chargé du Plan et du Développement, le 17 octobre 2017 à la célébration de la 25ème édition de la Journée Internationale pour l’Elimination de la Pauvreté.

3 comments

comments user
Dona

Rien d’étonnant, quand on est dans un pays de désert de compétences, on ne peut que vendre la honte et la précarité de son peuple au plus offrant. L’autre aurait dit, intelectuels tarés.Jeunesse de mon pays jusqu’à quand vas-tu laisser t’instrumentaliser ?

comments user
Aladé

Tcho ! Sommes nous descendus vraiment aussi bas ? Contrat de travail à durée déterminée renouvelable quasi indéfiniment !
Licenciement à l’humeur de l’employeur avec 9 mois de je ne sais quoi. Je n’ai jamais imaginé de ma vie qu’on pouvait niaiser à ce point. Doyen Roger Gbegnonvi, vas-y, parles maintenant. Drogue, argent sale, ceci et celà ! Ça aussi c’est bon n’est-ce pas ? N’avez vous pas de jeunes enfants ? Ce sont les nôtres et ceux qui viennent après que vous voulez sacrifier ? C’est à vous le Bénin ? C’est à vous l’avenir de toutes ces générations actuelles et à venir ? C’est vous les créateurs du ciel et de la terre ? Ou créateurs de la niaiserie, de la honte, de la bassesse et j’en passe ! Patientez ! Sa justice sera du jamais vu pour vous.
N’importe quoi. Kérékou avait raison !

comments user
Lionel

C’est dommage pour mon pays. Et que ce soit le premier béninois qui s’en orgueille devant sur la place publique, c’est complètement abjecte et ignoble. Légaliser la précarité de la jeunesse et par la même occasion cautionner une nouvelle forme d’esclavagisme sur son propre peuple. Et il compte sur ça pour faire venir des investisseurs… Je ne sais pas comment qualifier le comportement du gouvernement béninois! tellement j’ai mal. Teelllemmmeennnnnttt!!!!! Mr Le Président, à votre place, je ne mettrai pas aussi haut la flamme du déshonneur sur notre patrie commune. Puisse le peuple vous pardonner.