Bénin – Message sur l’Etat de la Nation: Fred Houénou décrypte le discours de Talon en 3 points

Le discours du président Patrice Talon sur l’état de la Nation continue de susciter des réactions au sein des acteurs politiques. A la suite du parti Union sociale libérale de Sébastien Ajavon, le parti pour la libération du peuple de Léonce Houngbadji, Fred Houénou vient également de rompre le silence sur le message du chef de l’Etat qu’il décrypte en trois points.

Contrairement aux messages précédents sur l’état de la nation conformément aux dispositions de la constitution béninoise de 1990, le troisième message du président Patrice Talon sur l’état de la Nation prononcé le Jeudi 27 Décembre 2018 suscite moult commentaires. Le président du parti Rassemblement pour une alternative progressiste (RAP), Fred Houénou ne s’est pas soustrait à ce devoir de décryptage.

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A travers une analyse en trois points postée sur sa Page Facebook, le plus progressiste des progressistes, n’est pas allé du dos de la cuillère pour remettre en cause toutes les déclarations contenues dans le message prononcé par le président Patrice Talon devant la représentation nationale pendant près d’une heure d’horloge. Pour le président du parti « RAP », le chef de l’Etat n’est pas sincère quand il parle de célébrer la République. Il doute visiblement  selon sa publication que le numéro 1 Béninois ait une véritable conception de la République.

« Mais comment peut-on célébrer ce que l’on méconnaît au quotidien ?
Et pour cause à cette heure, notre République qui devrait se dresser de la plus belle taille de son peuple, et de toute la grandeur de son histoire pour rayonner dans le concert des grandes nations demeure encore un ‘’machin’’ entre les mains de cartels politiques » indique -t-il.

Dans un décryptage fait en trois points principaux et qui prend tout l’air d’une thèse de mémoire sur la République, l’ancien conseiller technique à la jeunesse du président Thomas Boni Yayi, démonte point par point, les déclarations faites par le président Patrice Talon du haut du pupitre de l’Assemblée nationale.

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Dans un premier temps, le président du parti  Rassemblement pour une alternative progressiste (RAP), Fred Houénou estime que la République est avant tout une histoire. Une histoire faite de résistance des héros (des filles et fils de ce pays qui ont sacrifié leur vie pour la liberté) pour sauvegarder la liberté. Une liberté semble-t-il dire qu’on tente de mettre entre parenthèse. « Si nous avons recouvré notre vocation naturelle à la liberté pour exister en tant que communauté parmi les nations libres et souveraines, c’est parce que déjà, au temps de la colonisation, des héros, engageant ce qu’ils avaient de plus cher, c’est à dire leur vie, leur honneur et leur liberté s’étaient opposés à l’asservissement et à l’aliénation de notre peuple » poursuit-il avant de conclure que la résistance du peuple béninois au pouvoir actuel constitue, indique-t-il, « une dimension permanente de notre histoire ».

 » Vous comprendrez donc Monsieur le Président, que la résistance quelque soit sa forme, est une dimension permanente de notre histoire. Voilà pourquoi résister à votre politique est primordiale pour garder intact le souvenir de nos héros et enseigner par l’exemple la vraie histoire à nos enfants » précise-t-il.

Dans un second temps, le président Fred Houénou estime que la République est un peuple c’est à dire une communauté qui réfléchit et qui agit pour le bien de tous. Pour le président du RAP, il n’y a de vérité que dans l’action collective du peuple. Autrement dit, « le plus grand nombre lorsqu’il réfléchit ensemble est plus intelligent que l’individu qui croit qu’à lui tout seul, il sait ce qui est bon pour tous ». Il invite donc le chef de l’exécutif à élargir le champ de réflexion pour que de la contribution des uns et des autres, le peuple soit libéré de la misère qu’il affronte au quotidien.

Pour finir, le président Fred Houénou estime que la République, c’est la démocratie qui n’est pas une fin en soi, mais un moyen, une dynamique, un ensemble de règles qui concourent au bien-être et à l’épanouissement de l’homme grâce à une gestion saine, équitable et efficace des affaires de la cité.

Dans cette optique, la République allie justice, liberté et travail. Si un de ces maillons est menacé, indique l’ex conseiller technique à la jeunesse, la démocratie devient un vain mot. C’est pourquoi la question n’est pas aujourd’hui de savoir si en trois ans, le Bénin a fait des progrès dans les domaines politique, économique, social et culturel. Mais ce qui importe aux béninois, poursuit-il, c’est de savoir si le fonctionnement politique et institutionnel national, l’organisation et la conduite des affaires économiques et l’approche des questions sociales obéissent aux règles et principes fondamentaux de la gestion démocratique de la nation (liberté, justice, travail).

« Voyez-vous Monsieur le Président, c’est cela la République et la célébrer consiste à redonner espoir et confiance aux plus vulnérables d’entre nous, pour affronter les problèmes qui sont les leurs » conclut-il.

Le président du parti rassemblement pour alternative progressiste invite le chef de l’Etat à prendre en considération ces contributions afin de rendre possible la République; celle que porte dans leur rêve la majorité des béninois avec l’ardent espoir de la voir un jour devenir réalité.