Discours de Macron: «c’est du foutage de gueule … Il est pris en otage donc il lâche quelques miettes »
Marseille, Rennes, Paris et autres régions de France, on n’est pas convaincu du discours d’Emmanuel Macron sur la crise des gilets jaunes. Ils ne décolèrent pas et promettent selon l’AFP, un « Ve acte qui peut être la fin de la Ve République ».
Après le discours tant attendu du président de la république française, les premiers concernés, les gilets jaunes ne se laissent pas berner par les belles paroles du président et dénoncent une tentative d’endormissement. Rapproché par l’Agence France Presse (AFP), ils affirment que « c’est une mascarade », « du pipeau », « de l’esbroufe, du saupoudrage », concernant le discours présidentiel de lundi soir. Au rond-point du Boulou (Pyrénées-Orientales), le média indique que plusieurs gilets jaunes ont écoutés les propos de Macron et à la fin la parole leur a été accordé de s’exprimer. « Il essaie de faire une pirouette pour retomber sur ses pattes. On voit bien qu’il n’est pas sincère, que c’est de la poudre aux yeux », lance Jean-Marc, un garagiste qui répare des 2 CV, à l’AFP.
« C’est de l’esbroufe, des effets d’annonces, du saupoudrage, on dirait même que c’est de la provocation », abonde Thierry, 55 ans, mécanicien vélo qui a enfilé le gilet jaune il y a quinze jours. « Tout ça, c’est du cinéma, tant qu’on ne s’attaque pas aux problèmes de fond, il faut prendre le taureau par les cornes et annuler la dette publique », déclare-t-il à l’AFP avant de partir « bloquer » le péage du Boulou, à la frontière franco-espagnole, signale le média français. « On est remontés à bloc, on est repartis au front », promet-il. Moins d’une heure après l’allocution présidentielle, le péage de l’A9 était entièrement paralysé en provenance d’Espagne, a constaté un photographe de l’AFP. Gaétan, 34 ans, l’un des référents du groupe « Rennes Lapins Jaunes », identifié comme tel auprès des journalistes de l’AFP, indique que « peut-être que si Macron avait fait cette allocution il y a trois semaines, ça aurait calmé le mouvement, mais maintenant c’est trop tard (…) Pour nous, ce discours c’est du pipeau ».
Ailleurs c’est la même impression
Réunis sous une tente pour regarder à la télé, le président discourir, les gilets jaunes de Montabon estiment qu’Emmanuel Macron a raté sa sortie. « Dommage, encore raté ! » s’exclame Étienne, « le père Noël n’a rien dans sa hotte », raille Hubert, tous les deux au micro de l’AFP. À Commercy (Meuse), ce sont des ricanements qui accompagnent le discours de Macron, avec des propos remplis d’ironie. « Monsieur se repend », persifle Élisabeth, une retraitée de 66 ans, quand le président reconnaît qu’il lui est arrivé d’en « blesser certains ». « Il était temps », renchérit Damien, la trentaine. « Menteur », fustige une femme. « Il est pris en otage donc il lâche quelques miettes », commente Jonathan, fonctionnaire de 35 ans. Des propos rapportés par l’AFP qui a sillonné plusieurs localités pour prendre les avis à chaud des français sur les propos de leur président.
« Le peuple lui demande de démissionner et lui impose des sparadraps sur des brûlures au 3e degré (…) c’est du foutage de gueule », lâche Pierrot, artiste au RSA à Albi. Pour Luc, pizzaïolo à Marseille, « c’est une mascarade. Il annonce des primes versées par les employeurs, mais comment ils vont faire, ils n’ont plus de sous ».Certains « gilets jaunes » voient quand même « une prise de conscience » voire une « avancée » dans le discours présidentiel. « L’augmentation du Smic de 100 euros, c’est vraiment pas mal », se réjouit Erwan, l’un des porte-parole à Rennes. Les annonces pour les retraités qui gagnent moins de 2.000 euros « ça va quand même leur faire un petit plus », « la prime de fin d’année aussi, c’est très bien ». « Il a même parlé des grandes entreprises qui ne payent pas leurs impôts en France, on espère que ça bougera là-dessus aussi ».
« Il y a de bonnes idées, un mea culpa, qui arrive trop tard mais on ne va pas cracher dessus », abonde Claude Rambour, 42 ans, « gilet jaune » membre des « Gaulois de Calais ». Mais « il aurait dû aller plus loin », dit le quadragénaire qui craint que ce discours veuille « diviser les gilets jaunes ». Mais « le fait qu’il ne revienne pas sur la suppression de l’ISF, c’est pire que tout. C’est par là qu’il a allumé la mèche et il n’éteint pas l’incendie », fustige à Montceau-les-Mines Pierre-Gaël Laveder. Globalement, « Macron n’a pas pris la mesure de ce qui se passait ». Le militant CFDT prévient que ça risque « de péter » cette nuit « et » samedi, « le Ve acte, ça peut être la fin de la Ve République ».
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