Togo – Législatives 2019: la Cédéao jette un pavé dans la mare de Faure Gnassingbé

Face au bras de fer qui oppose le gouvernement à l’opposition togolaise au sujet des contentieux préélectoraux, notamment les législatives de décembre, la CEDEAO n’est pas restée de marbre. Ainsi, l’organisation sous-régionale a donné de la voix par le biais de la vice-présidente du Parlement de la CEDEAO, Aminata Toungara depuis Abuja.

Depuis Abuja, Aminata Toungara a abondé dans le même sens que les évêques du Togo, les acteurs de la société civile togolaise et de la sous-région, le peuple togolais dans sa grande majorité en conviant les autorités togolaises à la souplesse, à intégrer les points de vue de l’opposition en réglant le contentieux électoral et revoir par ricochet le calendrier électoral.

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En effet, la réaction de la vice-présidente est consécutive à la décision du gouvernement togolais de tenir les législatives en décembre en dépit du boycott de l’opposition qui exige que les conditions pour une élection crédible soient d’abord réunies. Selon la vice-présidente, « Précipiter les élections sans une claire définition des règles du jeu, cela ne fait que remettre en cause la paix sociale et la stabilité de l’ensemble de la sous-région. » peut on lire sur le site de l’institution de la CEDEAO et de renchérir : « Organiser un scrutin sans la participation des principaux partis d’opposition regroupés au sein de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition, cela donne l’impression que le pouvoir ne serait pas capable d’affronter cette opposition dans une compétition transparente et loyale. ».  Aminata Toungara a conseillé au régime en place d’éviter un passage en force.

L’évocation de la feuille de route de la CEDEAO de juillet 2018

Aminata Toungara a plaidé pour que le gouvernement prenne en compte la Feuille de route de la CEDEAO, dans le cadre de la crise togolaise afin de sauvegarder la cohésion nationale. Mais selon le ministre togolais de la fonction publique M. Bawara qui a répondu à la vice-présidente du parlement de la CEDEAO, la feuille de route suivrait son cours. A ce sujet, il a dit concernant  les réformes constitutionnelles, que le gouvernement a initié un projet de réforme constitutionnelle adoptée par la majorité parlementaire à l’issue des travaux en commission. Il  ajoute même que le gouvernement est  « nettement au-delà de ce qui est prévu par la feuille de route ». Il reste que l’opposition, les autorités religieuses togolaises et bon nombre de citoyens ne sont pas convaincus de la volonté du gouvernement de donner jour à ces reformes constitutionnelles. Il règne donc actuellement un climat de défiance, un bras de fer entre pouvoir et opposition. Ce qui présage un avenir incertain corrélativement aux échéances législatives de Décembre.

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Pour mémoire, à l’issue du sommet des chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest tenu à Lomé en juillet 2018, les chefs d’État de l’institution ont, à travers une feuille de route, recommandée à la classe dirigeante togolaise, l’amélioration du cadre électoral pour permettre aux Togolais d’aller aux élections législatives dans un climat apaisé. Ainsi, les principales recommandations de la CEDEAO dans cette feuille de route sont la recomposition de la Cour constitutionnelle, la limitation à deux du mandat présidentiel, le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République, la réalisation des réformes et le vote de la diaspora.