Algérie: de la contestation sociopolitique à la crise financière?

Au matin de ce jeudi 28 mars, les Algériens sont de nouveau descendus dans les rues d’Alger. Avec des slogans hostiles au régime mais aussi contre le général Gaïd Salah. Dans ce contexte de contestation, les milieux économiques perdent confiance et s’inquiètent.

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Du moment où le chef d’état-major de l’armée veut activer l’article 102 de la Constitution pour écarter le président Abdelaziz Bouteflika du pouvoir, une sorte de psychose s’est installée sur une potentielle fuite de capitaux. En effet, il a fallu un communiqué de la Banque d’Algérie pour mettre les choses au point. « Il n’a été constaté aucune augmentation significative des transferts en devises par rapport aux mêmes mois des trois années précédentesle prétendu emballement des transferts de capitaux, par le canal bancaire, est dénué de tout fondement », affirme l’institution bancaire.

Ces explications sont loin de convaincre les algériens car depuis plusieurs jours, les médias évoquent les tentatives de fuite de certains hommes d’affaires face au mouvement populaire. Des chefs d’entreprise, proches des autorités, sont considérés par les manifestants comme faisant partie d’une mafia. L’avocat Mokrane Ait Larbi estime que de hauts dignitaires tentent de faire sortir des sommes en devises étrangères dans l’optique d’une chute du régime politique. L’ordre des avocats d’Alger a annoncé que des transferts de fonds très importants avaient eu lieu et il a appelé la Banque d’Algérie à maintenir un contrôle rigoureux.

Patron de presse arrêté

C’est dans ce climat de méfiance qu’Ali Fodil, le patron de la télévision privée EChourouk News a été arrêté par des forces de l’ordre. Ce dernier avait participé à une émission mardi soir au cours de laquelle il avait accusé le frère du président Bouteflika d’avoir permis à des hommes d’affaires d’obtenir des crédits bancaires très importants. Selon la chaîne, c’est pour ses déclarations sur des affaires de corruption que le directeur d’EChourouk News a été interpellé. Voilà donc une nouvelle ère qui s’ouvre dans la crise algérienne qui dure depuis le 22 février dernier.