Restitutions d’œuvres d’art : le Bénin sous la pression de la France
Sans attendre une modification du code de patrimoine français comme le préconise le rapport Savoy-Sarr, la France est prête à rétrocéder les œuvres d’art réclamées par le Bénin. Mais le pays ne semble pas être prêt pour les recevoir.
En novembre 2018, le président français, Emmanuel Macron, a annoncé la restitution de 26 œuvres de la collection d’art réclamée par le Gouvernement béninois depuis 2016. Dans un communiqué, l’Elysée avait précisé que cette restitution se fera « sans tarder ».
Lors d’un Forum consacré aux patrimoines africains le 04 juillet 2019 à Paris, le ministre français de la Culture, Franck Riester, a déclaré que les autorités françaises procéderaient à la restitution d’œuvres d’art au Bénin sans attendre une nouvelle loi comme le préconise le rapport Savoy-Sarr.
Dans une interview accordée à Rfi, le Directeur général de l’Agence béninoise des promotions des patrimoines et développement du tourisme, José Pliya a demandé à ce que cette restitution ne se fasse pas dans la précipitation. « Vue l’état des lieux de nos musées qui se sont pas mal dégradés, (…) il se ne serait pas responsable d’accueillir ces objets immédiatement », a-t-il déclaré à Rfi.
Selon José Pliya, la condition immédiate posée par le président Macron pour la restitutions des œuvres est spectaculaire et forte. « Quand la demande a été faite par le président Talon, immédiatement le projet de développement des musées était en cours. On a été tous pris un peu de court par la rapidité de la réponse positive de la France », a-t-il expliqué avant de préciser que, si tout va bien, dans deux ans, le musée d’Abomey serait prêt à accueillir les œuvres.
Dans une publication le 28 juin 2019 sur Rfi, le journaliste français, Pierre Firtion, a indiqué le dossier semble être au point mort. « Aucun calendrier n’est annoncé. Les modalités de mise en œuvre de la décision du président de la République ne sont pas encore définies », peut-on lire dans la publication qui précise que de source diplomatique française, on assure pourtant que la procédure suit normalement son cours.
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