Bénin – Cacophonie chez Boni Yayi : des signes annonciateurs du déclin des FCBE

Un récépissé trouble la tranquillité du parti Forces cauris pour un Bénin émergent et expose malheureusement les dissensions chez Boni Yayi depuis ce samedi 21 septembre. D’aucuns y voient d’ores et déjà, les signes avant-coureurs d’une déchéance de cette formation politique qui du reste, a étendu son ancrage sur l’ensemble du territoire national.

Le parti de l’ex-président de la République Boni Yayi est ébranlé. Le navire FCBE tangue depuis ce samedi 21 septembre. Au motif, un récépissé provisoire attribué au parti par le ministère de l’intérieur. La correspondance de Sacca Lafia  adressée à Paul Hounkpè, Théophile Yarou et Issifou Amadou, trois figures de proue au sein des FCBE, a fait référence à la lettre du parti en date du 12 septembre 2019 portant transmission de dossier administrative de constitution du parti FCBE.  C’est donc en réponse à la requête que le ministre de l’intérieur a délivré le précieux document à la formation politique de Boni Yayi. Les réactions dans le camp ont été systématiques. « Moi-même j’ai vu le document qui circule depuis hier. Mais les responsables du parti n’ont pas été saisis, ni informés officiellement d’un quelconque document », a déclaré Nourénou Atchadé, porte-parole du parti.

Dans la foulée, une correspondance en date du 19 juillet signée de Valentin Djènontin, secrétaire exécutif national et Komi Koutché, deuxième secrétaire exécutif national, tous deux en exil,  a fait le tour dans la seule journée du samedi par laquelle, ils rappellent la position du parti dans la lutte pour la préservation des acquis démocratiques. Manifestement opposés à cette position, une frange des dirigeants a engagé la responsabilité du parti aux fins de solliciter auprès du ministère de l’intérieur un récépissé provisoire.

Dans un entretien accordé à Bénin Web Tv, le premier secrétaire exécutif national, Théophile Yarou a été clair. « Il fallait se conformer aux textes même s’ils ne sont pas digestes. La loi a beau être mauvaise, elle reste la loi. Nous sommes obligés de la respecter en attendant qu’elle soit corrigée. Il fallait s’y conformer pour avoir droit à la parole et espérer une correction responsable des textes à polémique. Là, nous pourrons parler sans que la police républicaine vienne nous arrêter. Pour moi, il fallait avoir une existence légale ».

Mais visiblement sans l’aval du président Boni Yayi qui s’est dit surpris. « Je voudrais par la présente signaler qu’en ma qualité de Président d’Honneur, je n’ai été associé ni de loin ni de près à aucune étape de ce processus ou de ce deal alors que les statuts de notre parti l’exigent dès lors que ce processus concerne une orientation de fond. Je l’ai aussi vécu comme tout le monde sur les réseaux sociaux. Je ne saurais donc cautionner une telle démarche exclusive visant à  affaiblir la Résistance que mène l’Opposition à laquelle appartient FCBE  pour le retour de la démocratie et de la paix dans notre pays. Le préalable est la reprise du scrutin législatif du 28 avril 2019, sur une base consensuelle, équitable et transparente », a déclaré Boni Yayi samedi 21 septembre au soir.

Comment le parti a mordu à l’appât

Modèle de parti de l’opposition, les Forces cauris pour un Bénin  émergent sont en passe de voler en éclat. Après plus de trois ans de résistance contre le régime actuel, le parti du Président Boni Yayi semble prendre un coup depuis l’attribution d’un récépissé provisoire qui du reste, ne fait pas encore l’unanimité. « Nous sommes tous pour que le parti ait une existence légale et tout doit se faire dans la légalité. Mais, je ne peux pas me lever de mon propre chef et aller comploter avec le ministère de l’intérieur et dire que j’ai le statut juridique et brandir cela partout », a déclaré Nourénou Atchadé, porte-parole des FCBE, comme pour dégager sa responsabilité dans la confusion et la cacophonie actuelle en leur sein.

Le diable est dans le bénitier ! Les dirigeants n’ont pu maintenir la cohésion pour la poursuite du combat politique et malheureusement ont décidé de s’offrir en spectacle depuis ce samedi. Dans le lot, des dirigeants ont mordu à l’appât. Le préalable du parti à l’image d’autres formations politiques de l’opposition est la reprise du scrutin législatif du 28 avril 2019, sur une base consensuelle, équitable et transparente. Malencontreusement, un groupuscule vient de fouler au pied cet idéal.

En tout cas, ce nouveau feuilleton sur l’échiquier politique promet d’autres épisodes dans les tout prochains jours.

3 comments

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justy

Je soutiens ceux qui se sont conformés. Le régime se fous de tous. Il n’y aura jamais reprise des élections et je pense pense qu’ils ont compris sinon on organisera toutes élections sans eux. On ne peut pas gagner un match sans se se présenter sur le terrain. Si la manière n’a pas plu je crois qu’ils n’ont qu’à se voir pour faire leurs divergences sinon c’est la base qui en souffrira. En refusant de se conformer vous laissez le terrain libre aux autres.

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Ken

Des plaisantins que ne savent pas jouer au jeu démocratique. Sans une reconnaissance légale que pouvez-vous faire ? Bravo à ceux qui ont osé. C’est ça l’audace dont on parle. Même le soi-disant président d’honneur navigue à contre courant. Au lieu de saluer les courageux, il joue à son jeu d’hypocrite

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TOUTOUOLA

Les absents auront toujours tord en politique. Les opposants ont trop l’habitude de déserter le combat en forme de protestation. La politique de la chaise vide en 7ème législature, n’a pas payé pour les différents votes des lois qu’ils contestent aujourd’hui. Et malgré cela, ils persistent à rester absents dans les moments de confrontation. Etre reconnu légal, c’est le seul moyen utile de jouer un rôle d’opposition, mais constructive par réfractaire.