Bénin – Communales: Tiando marche sur des œufs, ne sera-t-il pas contraint d’y descendre?
Après les expériences des dernières élections législatives, le président de la commission électorale nationale autonome, Emmanuel Tiando, met des gants dans le processus actuel en vue des communales de 2020. Cette prudence dont il fait montre, avec les difficultés actuelles dans la confection des dossiers de candidatures, risque bien de le faire descendre des œufs.
Fermeté, rigueur, application stricte des lois électorales. C’est la posture adoptée par les responsables de la commission électorale nationale autonome (CENA) notamment son président, Emmanuel Tiando. Une poisiton d’Emmanuel Tiando qui pourrait bien s’expliquer par le fait que l’institution qu’il préside a reçu beaucoup de jets de pierres de la part de certains acteurs politiques qui se sont vus éjectés des élections législatives du dimanche 28 avril 2019.
Pour restaurer l’image de l’institution, Tiando marche pratiquement sur des œufs dans la conduite du processus électoral en vue des élections Communales du 17 mai 2020.
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Pour rassurer l’opinion, le président de la commission électorale nationale autonome multiplie les séances de rencontres et d’informations avec les représentants des partis politiques, question de les convaincre que l’institution joue dans l’équité et la transparence. Pour restaurer et préserver l’image écorchée de l’institution et de celle de ses membres, monsieur Emmanuel Tiando s’appuie sur la loi et semble presque marcher sur des œufs…
Alors qu’il a organisé le 26 février 2020, une rencontre avec les partis politiques autour de l’article 4 de l’arrêt rendu par la cour suprême, Emmanuel Tiando a planté le décor pour les élections Communales. « Tolérance zéro » pour les fautes », annonce-t-il. Les partis politiques sont tenus de présenter à la commission électorale nationale autonome (cena) une cantine de 3630 dossiers.
A ce niveau, le président de la commission électorale nationale autonome se montre intransigeant. Aucune erreur dans la constitution des dossiers ne sera pardonnée, a-t-il confié aux formations politiques conviées à cette rencontre. Une mise en garde aux partis politiques, comme pour dire cette fois-ci, même « les fautes mineures » seront sanctionnées.
Emmanuel Tiando pourra-t-il rester légaliste jusqu’au bout?
A l’issue de l’étude approfondie des dossiers de candidatures, aucun des 08 partis politiques en lice n’a transmis à la commission électorale nationale autonome un dossier de candidatures exempt de reproche; soit, ils disposent toujours une dernière chance légale pour parfaire leur dossier de candidatures. En bon légaliste, le président de la Cena les a orienté vers cette porte de sortie.
En effet, le code électoral donne la possibilité aux partis politiques d’apporter des corrections à leurs dossiers; mais cette faveur accordée aux formations politiques est encadrée par l’article 41 du code électoral qui stipule: «
« Pour les élections législatives ou Communales, les corrections à apporter ne peuvent, en aucun cas, concerner I’ordre des candidatures sur Ia liste. En tout état de cause, aucun changement de candidature n’est autorisé sauf en cas de décès ou d’une même candidature sur plusieurs listes…. ».
Mais là où les choses s’en vont se compliquer pour les responsables de la commission électorale nationale autonome, c’est lorsqu’au bout des 72 heures accordées pour apporter des correction aux dossiers, les partis politiques en lice montrent leur défaillance. Cette éventualité n’est pas totalement à écarter, et le président de l’institution électorale en est bien conscient.
D’aucuns même ont pronostiqué qu’à l’état actuel des lois électorales, aucun parti politique ne peut se conformer exactement aux exigences de la loi à moins qu’il bénéficie de faveur particulière. Ce qui est donc en cause, ce n’est donc pas la capacité des partis politiques à constituer des dossiers mais la loi elle-même. Ce n’est d’ailleurs pour rien que ce soit les dossiers de tous les huit partis politiques qui sont renvoyés pour correction.
Avec les fautes mentionnées par la Cena sur les dossiers de candidatures au regard des dispositions de l’article 41 du code électoral, l’institution présidée pat Tiando peut enregistrer dans l’histoire de son existence sa première surprise: aucun dossier de candidatures n’est valable pour que les élections aient lieu.
A l’allure où vont les choses, le président Emmanuel Tiando risque de descendre des œufs et se montrer plus flexible devant certaines fautes mineures, car dans ce cas de figure inédit, la seule voie de sortie serait de fermer les yeux sur des « fautes mineures » pour pouvoir avoir deux ou trois dossiers de candidatures.
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