Guinée: la grande manifestation anti-Condé de ce jeudi interdite à Conakry

La grande manifestation de l’opposition guinéenne prévue ce jeudi 5 mars vient d’être interdite par le maire de Matoto, une commune de Conakry. C’est le premier grand rassemblement depuis le report du double scrutin le week-end dernier.

Dans une correspondance adressé aux cadres du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Seydouba Sacko, maire d’une commune de Conakry a notifié l’interdiction de toutes manifestations dans la capitale, s’exprimait au nom de toutes les communes devant être traversées par la marche qui devait emprunter l’autoroute Fidel Castro. L’élu à justifié cette décision par la préparation de la Journée internationale des droits des femmes (dimanche) et par la présence d’une délégation de la Cédéao dans le pays.

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Dans les rangs des frontistes, la réponse n’a pas tardé à venir. Le FNDC a appelé ses militants à brader cette interdiction, descendant massivement dans les rues pour faire reculer le pouvoir qui tient à organiser les législatives couplées avec la réforme constitutionnelle. Ce vote boycotté par les principaux partis de l’opposition a déjà été reporté à maintes reprises.

L’opposition accuse le président Alpha Condé de vouloir modifier la constitution pour afin de se maintenir au pouvoir. Sous pression de la communauté internationale et des organisations sous-régionales, le locataire du palais de Conakry a finalement reporté légèrement le scrutin pour deux semaines sans préciser de date.

Le fichier électoral, la pomme de discorde!

Selon l’OIF, le fichier électoral contient près de 2,5 millions de noms d’électeurs avec des doublons et la présence de défunts. L’organisation de Louise Mushikiwabo s’est donc retirée du processus électoral avant d’être suivie par la Cédéao et l’Union africaine. Reste à savoir si en deux semaines, ce fichier peut-être libéré des fantômes qui s’y retrouvent.