« Moi je n’étais plus un homme libre »: il y a un an, l’arrestation de Casimir Kpedjo

Jeudi 18 avril 2019, des éléments de la police républicaine ont fait irruption au domicile du journaliste béninois Casimir Kpédjo à Cotonou où ils l’ont arrêté et conduit dans un commissariat de la place. Un an après, le journaliste se remémore ce jeudi sombre et inoubliable.

Il sonnait à peine 7 heures du matin, quand une horde policière a pris d’assaut le domicile du journaliste béninois et Directeur de publication du Journal « Nouvelle Economie » Casimir Kpédjo. Au total cinq(05), les éléments de la police république ont arrêté le journaliste et ont procédé à sa garde à vue à l’Office Centrale des Répressions contre la Cyber-criminalité(OCRC). Ce fut le début d’un calvaire qui a fait couler des larmes à notre confrère.

Casimir Kpedjo a passé sept(07) jours dans les mailles de la police. Gardé à vue puis présenté au procureur spécial de la Criet, le verdict du journaliste dans l’affaire qui l’oppose au ministre de l’économie et des finances, Romual Wadagni, est toujours en attente malgré les tractations judiciaires de son avocat. Un an plus tard, il se remémore cette journée sombre, effrayante et de détresse émotionnelle qui reste gravée dans sa mémoire comme-ci c’était hier.

« Assis-debout, debout-assis étaient désormais mes mouvements »

 » Ce mois ne me rappelle pas que la Pâque et précisément ce 18 avril 2020 me rappelle cette journée effroyable du Jeudi Saint de 2019. 7 heures 15 minutes plus précisément. Quelque part dans un quartier ordinaire de Cotonou. Oui ! C’était un Jeudi Saint. Cinq éléments armés jusqu’aux dents faisaient éruption dans mon bedroom, ma chambre. La suite vous la connaissez chers amis du Bled. Moi je n’étais plus un homme libre », a écrit le journaliste Casimir Kpedjo sur son compte Facebook dans la matinée de samedi 18 avril 2020.

« Assis-debout, debout-assis étaient désormais mes mouvements que j’appliquais à la lettre et au son des éléments de Zola, enfin du commissaire principal Zola (c’est là-bas que j’ai appris ces termes). Moi qui étais plus habitué à mes plateaux TV radio et même web, me voilà croupi dans les ferrailles de la garde à vue de Zola. Et oui voilà une année lunaire que ce feuilleton à start », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le journaliste Casimir Kpedjo a adressé ses vifs remerciements au peuple béninois qui lui a été un soutien et l’est, depuis le début de cette épreuve douloureuse : « C’est bien de vous qu’ils s’agit. Votre sens de l’amour de la patrie m’a permis de comprendre d’autres réalités de mon existence. Merci à vous. Ici comme ailleurs, vous avez agi. Merci une fois encore », a-t-il déclaré.

Mis sous convocation, le journaliste Casimir Kpedjo passera devant le juge pour une neuvième fois le lundi 27 avril 2020.

Les faits!

Pour rappel, il est reproché au journaliste Casimir Kpédjo d’avoir diffusé par le biais des réseaux sociaux sur la page Facebook de son journal et sur « d’autres structures en ligne » notamment les parutions numéro 126 et 127 du journal la nouvelle économie des « informations qualifiées de fausses » contre l’économie béninoise. Des faits qui, selon son avocat sont constitutifs d’une infraction relative aux articles 550-3 du code de numérique.

L’accusé avait alors apporté selon son avocat, sa version des faits en apportant toutes ses sources. Mais malgré cela, « il a été placé en garde à vue », une chose qu’avait déploré son avocat Renaud Agbodjo selon qui, « on ne devait pas le retenir ». « Ce qui me choque davantage est qu’il a été interpellé sans même une convocation préalable », a-t-il regretté.

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