RDC – Gouvernement de coalition: le « Premier ministre » pour Joseph Kabila
L’ancien président congolais, Joseph Kabila, choisira le Premier ministre et négociera les nominations au gouvernement dans le cadre d’un accord de partage du pouvoir avec son successeur, Felix Tshisekedi, ont annoncé vendredi 08 mars des sources proches des deux partis.
Les deux partis ont annoncé mercredi leur intention de former un gouvernement de coalition, près de deux mois après l’entrée en fonction de Tshisekedi lors du premier transfert de pouvoir en République démocratique du Congo après une joute électorale depuis l’indépendance en 1960. L’annonce suggère que Kabila restera probablement une figure très influente de la politique congolaise, en dépit de sa démission de la présidence après 18 ans au pouvoir. Cela va également alimenter les soupçons de ceux qui allèguent que le couple a conclu un accord pour truquer les élections du 30 décembre en faveur de Tshisekedi.
Le candidat de l’opposition, Martin Fayulu, a rejeté ces résultats, les qualifiant de simulacres, affirmation soutenue par l’Église catholique du Congo, qui a déployé 40 000 observateurs dans le pays lors du scrutin. Les pays africains et occidentaux ont d’abord exprimé des doutes sur le résultat avant de l’accepter.
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Des élections législatives simultanées ont donné à la coalition du Front commun du Congo (FCC) de Kabila 342 des 485 sièges du parlement. « De toute évidence, compte tenu de la majorité de frappe que nous avons obtenue, le Premier ministre sera désigné par la FCC », a déclaré vendredi à Reuters Julien Lubunga, conseiller de Kabila, ajoutant que «les négociations des ministères sont en cours et je prévois un gouvernement d’ici la fin mars.»
La constitution du Congo stipule que le Premier ministre doit provenir de la majorité au parlement, mais normalement, le président prend la décision finale quant à savoir qui remplira le poste. La coalition (Cash) de Tshisekedi n’a obtenu qu’une cinquantaine de sièges, ce qui empêche la coalition de gouverner sans le soutien du FCC de Kabila. Par son contrôle du parlement, le FCC peut également conserver une influence notable sur les finances et la sécurité du pays.
Des négociations « hard »
Les deux dirigeants se sont rencontrés au moins deux fois ces dernières semaines pour discuter de l’accord de partage du pouvoir, une fois à la ferme de Kabila et une fois à la résidence temporaire de Tshiskedi dans la capitale, Kinshasa. Leurs partis ont publié mercredi une déclaration affirmant que, pour refléter la volonté du peuple congolais, ils avaient l’intention de « gouverner ensemble dans le cadre d’une coalition ». Kabila veut garder le contrôle de ministères clés tels que la défense, les affaires étrangères et les finances. Selon des responsables des deux camps impliqués dans les négociations, la coalition de Tshisekedi n’est pas prête à faire une concession quant à ces postes. « Ils choisiront le Premier ministre », a déclaré une source proche de Tshisekedi. « Et en retour, nous avons demandé et sommes confiants d’obtenir les ministères de la Justice, de la Défense, des Affaires étrangères, du Budget et des Finances. »
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