Soudan : la police disperse des manifestations en hommage aux martyrs

La police soudanaise a lancé des bombes lacrymogènes alors que des centaines de manifestants se rassemblaient dans la capitale Khartoum en vue d’honorer les dizaines de personnes tuées au cours des mouvements de protestation qui ont  secoué le pays depuis plusieurs mois.

Les rassemblements de jeudi ont eu lieu au lendemain du jour mémorable où les dirigeants de la manifestation et les dirigeants de l’armée ont signé un accord de partage du pouvoir pour former un organe conjoint civilo-militaire chargé de mettre en place une administration civile, principale revendication des manifestants. Des témoins ont déclaré que des hommes et des femmes scandant des slogans révolutionnaires et agitant des drapeaux soudanais se dirigeaient vers le Green Yard, une place bien en vue à Khartoum, en réponse aux appels d’un groupe de protestation clé. Alors qu’ils marchaient, les manifestants ont lancé des cris de ralliement et  de soulèvement qui avaient conduit au renversement du président Omar al-Bashir en avril: « Un régime civil, un gouvernement civil! » et « Liberté, paix, justice! »

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« Les rassemblements sont un hommage aux martyrs honorables de la révolution de décembre », a déclaré l’Association soudanaise des professionnels  libéraux. La police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser un rassemblement dans une gare routière clé du centre-ville de Khartoum, ont déclaré des témoins. « Les manifestants dispersés tentent de se mobiliser à nouveau et poursuivent le rassemblement. C’est comme un jeu de chat et de souris entre eux », a déclaré un témoin à l’agence de presse AFP, à la gare routière de Jackson, dans la capitale. Al Jazeera a rapporté que beaucoup de personnes arrivées sur la Place Verte étaient en larmes alors qu’elles scandaient des slogans rappelant les personnes tuées lors des manifestations.

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La SPA a été le fer de lance de la campagne initiale qui a éclaté en décembre contre le gouvernement du leader de longue date al-Bashir pour sa décision de tripler le prix du pain. Ces manifestations ont rapidement dégénéré en un mouvement national qui a conduit au renversement d’Al-Bashir par l’armée en avril. Mais les manifestants sont restés dans les rues après le renversement d’Al-Bashir, craignant que les généraux aient l’intention de s’accrocher au pouvoir ou de préserver une forme de pouvoir autoritaire.