« La forme et le contenu ont manqué de tact », Christian Kaboré répond à la « convocation » de Macron
Le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a abordé la question très attendue de la « convocation » en France par Emmanuel Macron, des chefs d’Etat des pays du G5 Sahel pour discuter de la présence militaire française dans le Sahel.
Lors d’un entretien télévisé mercredi, à l’occasion du 59ème anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso, le président kaboré a indiqué qu’avec ses homologues du G5 Sahel, ils allaient se concerter sur leur participation à la rencontre de Pau en France, sur « convocation » du président Français Emmanuel Macron. « Dans un partenariat on ne peut pas refuser la discussion (…) Pour l’instant, au regard des calendriers des uns et des autres, les concertations auront lieu le 15 », a déclaré le président Kaboré.
La rencontre initialement prévue pour se tenir samedi, pour discuter de l’intervention militaire française dans la région du Sahel, a été reportée jeudi en Janvier, suite aux événements d’Inates aux Niger avec la mort de 71 soldats dans une attaque terroriste. « La forme et le contenu (de la déclaration de Macron) ont manqué de tact. C’est ça qui fait qu’aujourd’hui cela amène un tollé. Sinon, nous avons eu plusieurs fois des réunions du G5 Sahel avec la France sans que cela ne pose de problèmes », a souligné le président burkinabè.
Les critiques de la présence française
La réaction de Macron a fait suite à la montée des critiques envers la force française Barkhane au Sahel qui est accusée de « parrainer » les terroristes. Le président burkinabé a indiqué que « nous sommes en démocratie, nous ne pouvons pas empêcher chacun d’avoir son opinion. Le rôle que nous avons en tant que garants de cette démocratie, ce n’est pas d’empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent (…) Je comprends évidemment que la question était de rassurer l’opinion publique française (…) mais en même temps quand on le fait de cette manière on oublie que les autres aussi ont une opinion et que quand les opinions se télescopent ça devient des problèmes ».
« Aujourd’hui des questions sont posées: la force Barkhane est là, le G5 est là. Mais pourquoi n’avons-nous pas de résultats? Nous devons travailler à clarifier tout cela », a-t-il soutenu, évoquant « un problème d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel », rapporte l’AFP. Plusieurs manifestations et plusieurs personnalités publiques au mali au Faso et au Niger, ont critiqué la présence française au sahel. Jeudi, des centaines de personnes ont pris d’assaut l’ambassade de France à Abuja au Nigéria pour dénoncer ce qu’ils appellent un « parrainage » de Boko Haram par la France et mettre en garde Emmanuel Macron.
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