L’OMS met en garde les chefs d’Etat africains contre covid-organics et Cie

Covid-Organics, remède vita malagasy contre le coronavirus, sous forme de tisane à base d'artemisia conjugué avec d'autres plantes médicinales.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde, jeudi, les chefs d’Etat africains contre une tentative de promouvoir, sans tests scientifiques, le remède présenté par le président malgache, Andry Rajoelina, contre le coronavirus.

Ce n’est pas une première. Il y a quelques semaines seulement, l’Organisation Mondiale de la Santé avait donné de la voix, s’agissant des remèdes non scientifiquement prouvés et présentés en Afrique comme étant efficaces contre le coronavirus qui s’impose à l’humanité depuis décembre 2019. « Il n’existe aucune preuve que ces substances peuvent prévenir ou guérir la maladie, même si elles peuvent atténuer les symptômes », avait déclaré l’Organisation Mondiale de la santé.

Ce jeudi, l’OMS a décidé de mettre les pieds dans les plats. Cette organisation est revenue sur le sujet, de manière plus ferme, en proférant ses mises en garde les plus strictes aux dirigeants africains. Elle les prévient contre toute tentative de promouvoir, sans tests scientifiques, tout remède, en l’occurrence celui présenté par le président malgache, Andry Rajoelina, contre le coronavirus. « Nos gouvernements (africains) se sont engagés en 2000 (…) à traiter les remèdes traditionnels comme les autres médicaments en les soumettant à des essais », a déclaré la responsable de l’OMS pour l’Afrique, le Dr Matshidiso Moeti, lors d’un échange avec la presse.

L’OMS veut les preuves scientifiques du Covid-organics

« Je recommande que ces résolutions (…) soient suivies »… » nous vivons des temps difficiles, je peux comprendre la nécessité de trouver des solutions mais j’encourage le respect des processus scientifiques sur lesquels nos gouvernements se sont engagés », a-t-elle ajouté, tout en invitant le gouvernement malgache à « faire tester (son) produit lors d’essais cliniques », afin de « vérifier son efficacité (…) et sa sécurité sur les populations ». « Vanter ce produit comme préventif pourrait faire croire au gens qu’ils n’ont pas besoin de respecter les autres mesures », telles que le lavage régulier des mains ou la distanciation sociale, a mis en garde le Dr Moeti.

Sa déclaration intervient dans un contexte où Andry Rajoelina a envoyé un don de Covid-organics (un remède fabriqué à base de l’artémisia, une plante à l’effet thérapeutique reconnue contre le paludisme,) de 5 250 doses à utiliser à titre curatif et 10 800 autres, destinées à la prévention, aux pays de la CEDEAO.

La CEDEAO et l’UA se rangent derrière l’OMS

Dans un communiqué publié jeudi à Abuja, la Commission de la CEDEAO a nié que son établissement de santé, West Africa Health Organisation, ait commandé des médicaments développés par l’Institut malgache de recherche appliquée à Madagascar pour le traitement de covid-19. Elle a, notamment, insisté sur le fait qu’elle n’approuverait que les produits, dont l’efficacité a été démontrée par des études scientifiques. De son côté, l’Union Africaine veut des preuves scientifiques, selon un communiqué de l’institution.

Pour rappel, outre le Covid-organics du Madagascar, certains remèdes sont également vantés comme étant efficaces contre le coronavirus; c’est le cas de l’Apivirine du chercheur béninois, Valentin Agon, du remède de l’évêque Kleda au Cameroun…